Ces Bateaux qui venaient du froid (7)
Toujours en Pologne, entre deux Vodkas, notre globe trotteur s'attaquait maintenant à un nouveau plan, toujours gracieusement proposé par le chantier KAMA qui se situait dans la même classe de bateaux que "FROGGY", le "POOH" (littéralement "OURSON", terme souvent utilisé pour désigner les ours en peluche de nos charmants bambins)
"POOH" est un dériveur insubmersible ultra léger à quille pivotante de 3,65 mètres doté cette fois d'un gréement de type Marconi des plus classiques. Il est assez comparable avec FROGGY, car dérivé (normal pour un dériveur..) de celui-ci, mais en diffère par plusieurs points cruciaux : dérive pivotante et coulissante au lieu de seulement coulissante, Gréement Bermudien 5/7 au lieu d'Aurique, etc.
Voyons donc les caractéristiques de ce charmant dériveur (Nous laissons la parole à son architecte pour la circonstance):
"POOH est un petit dériveur à construire soi-même, destiné à ceux qui veulent entreprendre leur première construction amateur. Nous avons ici aussi utilisé la méthode du 'cousu-collé' qui réduit considérablement la quantité de travail à fournir, même pour les néophytes. Les premiers bateaux de ce type furent construits en 1985. De nos jours, sa construction est encore plus facile car tous les composants se trouvent aisément en magasin (NDT: n'oubliez pas que le bateau est Polonais..) "

Dimensions
Longueur 3,65 m
Largeur 1,43 m
Tirant d'eau 0,31 / 0,96 m
Surface vélique 7 m2
Equipage 1 - 2 passagers
masse 70 - 90 kg
Design par : Marek Jankowski , M. Eng.
Cliquez sur les imagettes pour visualiser les photos de la galerie.
Tout comme FROGGY, dont il est plus ou moins la résultante améliorée, POOH présente de nombreux intérêts pour le constructeur débutant.
Simple et peu onéreux (quoiqu'un peu plus que FROGGY), il est de surcroît conçu pour être insubmersible. Sa petite taille et son insubmersibilité le placent d'emblée dans la catégorie 224.1.03.2.2.2 de la nouvelle division 224, ce qui l'affranchit de pas mal de contraintes quant à l'équipement à embarquer pour naviguer. Son insubmersibilité encore en fait un engin adapté à la navigation des enfants et adolescents (de préférence accompagnés d'un adulte) qui se sentiront sécurisés. Sa petite taille lui permet de trouver sa place sur le toit d'un monospace et de pouvoir se ranger dans la plupart des garages, y compris les boxes d'immeuble en ville et d'être prêt à voyager en très peu de temps, que l'on le destine à des sorties en bord de mer comme à du canotage sur rivière ou sur lac.
En bref, un petit bateau bien sympathique qui fera un premier projet idéal pour nos constructeurs débutants et restera un investissement limité.
LA CONSTRUCTION DE POOH
POOH est doté d'un jeu de plans fort complets, et quoique les notes soient rédigées en Polonais, on n'aura pas vraiment de mal à les interpréter tant les plans parlent d'eux-mêmes.
Vous trouverez ci-dessous l'ensemble des plans de POOH. Il suffit de cliquer sur l'imagette de votre choix pour afficher le plan dans sa taille normale.
Vous pourrez aussi si vous le souhaitez télécharger les plans directement dans la section du même nom sur le serveur (réservé aux utilisateurs enregistrés - Enregistrez vous c'est gratuit..)
L'architecte nous fournit un petit tutorial sur la méthode de fabrication de POOH. Toutefois, celui-ci datant d'une vingtaine d'années, la technique a beaucoup évolué entre-temps et certains éléments peuvent être traités autrement. Des notes de traduction vous indiqueront les points qu'il serait intéressant de revoir.
(NDT : A noter que l'auteur ne s'est pas beaucoup foulé, puisqu'il s'agit pratiquement du 'copier-coller' du tutoriel de construction de FROGGY, preuve s'il en est de la relation de parenté entre ces deux plans. Ne soyez donc pas étonné de la ressemblance de nos commentaires ici aussi..)
La coque de POOH est faite de contreplaqué marine de 6 millimètres avec la méthode du "cousu-collé". Le revêtement peut être stratifié avec une ou deux couches de tissu ou de mat de verre de 300 g/m2 . Dans ce cas, un contreplaqué plus fin peut être utilisé, de 5 ou 4 millimètres respectivement. Les joints pourront être collés avec la colle imperméable (nous recommandons de la colle de polyuréthane SOUDAL) et éventuellement renforcés de vis inox (ou au moins d'acier galvanisé). (NDT : nous préférons réaliser des joints congés en résine époxy et microballons ou farine de bois, bien plus solides. voir ./articles.php?lng=fr&pg=334)
Les bordés et les soles doivent être faites de plusieurs panneaux de contreplaqué, selon la taille des feuilles que vous utilisez. Il y a deux façons de faire : soit vous collerez plusieurs feuilles à l'aide de sifflets (scarfs) pour n'en faire qu'un sur laquelle vous tracerez la totalité du bordé, soit vous pouvez tracer le bordé sur plusieurs feuilles et procéder à l'assemblage par sifflet ensuite. Dans ce cas il vous faudra tenir compte de la dimension des sifflets lors du tracé. La première solution implique de savoir tracer de longs éléments sur le bois, la seconde une extrême précision des pièces à assembler et un calcul très précis du recouvrement des sifflets.(NDT: Nous vous recommandons de travailler d'après des mannequins en papier de taille réelle dans ce cas)
Lorsque vous êtes prêts, découpez votre contreplaqué en suivant le plan 5

Plan 5
Puis coupez et assemblez les tasseaux comme indiqué sur le plan 6

Plan 6
Maintenant, "cousez" la coque. Joignez les bordés avec des colliers en rilsan (ou du fil de cuivre si vous y tenez vraiment..), en perçant des trous tous les 100 mm, à 10 mm du bord du contreplaqué. La distance séparant les trous devra être réduite à 50 mm pour lier les pièces de proue et de poupe. Utilisez un pistolet à tendre les colliers pour qu'ils soient bien tendus et jointent bien le bois. Commencez par assembler le fond de la coque, puis remontez vers les pavois. Commencez vos ligatures depuis la proue vers la poupe. (NDT : Pensez à raboter légèrement les pièces de biais afin qu'elles jointent lors de la couture..)
Après avoir attaché le fond et les bordés, rigidifiez en posant le tableau arrière, la membrure II, les pièces verticales du cockpit, la membrure III, la membrure IV et la proue, dans l'ordre spécifié.
La proue et la poupe seront collées à la coque et fixées par des vis placées tous les 60 mm. La membrure II sera fixée au bordé par deux vis inox traversantes et parois du cockpit lui seront fixées par des vis placées tous les 60 mm. Même opération pour la membrure III. La membrure IV sera fixée au bordé par deux vis inox traversantes et attachée pas le bas en deux endroits avec des colliers fixés dans des trous que vous percerez au moment du placement.
A la fin, coupez tous les bouts de colliers (ou de fil de cuivre) qui dépassent.
Ensuite, laminez les joints à l'intérieur de la coque à l'aide de bandes de tissu de verre (ou de mat) de 900 g/m2 en largeur de 40 mm. Utilisez de l'époxy pour réaliser cette lamination (NDT : l'auteur Polonais parle de polyester, mais le polyester et le bois ne font pas un ménage qui dure longtemps, à éviter..). Réaliser la lamination à au moins 18° C. Vérifiez le bon alignement de la coque et compensez tout début de vrillage en plaçant des cales avant que çà sèche.. !
Après lamination, assemblez le puits de dérive et les autres éléments.
(NDT : l'auteur ne parle pas des joints congés. Nous vous recommandons si vous voulez que votre bateau dure, de réaliser des joints congés à l'aide d'époxy et de microballons sur toutes les coutures et sur tous les éléments de la coque tels que le puits de dérive avant de procéder à la lamination.. c'est plus long, plus cher, mais la rigidité obtenue et la tenue dans le temps sont incomparables. Voir **ICI** la technique appropriée en images.)
Peignez les surfaces intérieures de la coque avant de placer le pont, mais rappelez vous que les endroits qui devront être ensuite collés doivent rester propre. Pour la peinture, nous recommandons le polyuréthane, ou mieux, quelques couches de résine. La première couche devra être fortement diluée pour bien imprégner le bois. Remplissez les chambres de flottaison à l'aide de mousse de polyuréthane ou de polystyrène (dans le cas du polystyrène, placer le dans dans sacs plastique car le styrène qui est un des ingrédients de la résine fait fondre la mousse de polystyrène).laissez un peu de place pour les trous d'inspection afin de pouvoir vider le bateau en cas d'immersion.
Après avoir placé le pont sur la coque, retournez la et laminez les joints des parties inférieures de la même manière que précédemment.
Ensuite, passez une couche de résine sur l'ensemble de la coque (NDT: les plus courageux renforceront la coque avec une couche de mat qu'ils ponceront avant peinture) et peignez la avec de la peinture polyuréthane.
Lors de la fixation de l'accastillage, injectez du silicone dans les avant-trous avent de visser. La majeure partie de l'accastillage est disponible en magasin.
Commandez la voile chez un voilier (NDT : ou cousez la vous-même si vous êtes équipé), le mât et l'accastillage peuvent être trouvés chez les shipchandlers (NDT:ou récupérés sur une épave de dériveur, çà n'est pas ce qui manque..)
LISTE DES MATERIAUX UTILISES PAR L'AUTEUR
- Contreplaqué marine ou CBTX 6 mm - 20 m2
- Contreplaqué marine ou CBTX 8 - 10 mm - 1.5 m2
- Tasseaux de bois 1.5 x 3 cm - 48 m
- Tasseaux de chêne 3 x 3 cm - 0.9 m
- Tasseaux de chêne 3 x 2 cm - 0.7 m
- Planche de chêne 39 x 15 x 3 cm
- Planche de chêne 38 x 11 x 2.5 cm
- Fil de cuivre 1 - 1.5 mm - 10 m
- Colle waterproof - 1kg
- Résine époxy - 5 kg
- Mat ou tissu de verre 300 g/m2 - 3 kg
- Laque polyuréthane - 6 kg
- Mousse polyuréthane ou polystyrène
- Acier inox plat 2 x 20 mm - 1.8 m
- Feuille de dural épaisseur 4 - 5 mm - 25 x 63 cm
- Drisse de 10 mm - 25 m
- Drisse de 6 mm - 25 m
- Cordelette de 3 mm - 13 m
- Coinceurs - 6 exemplaires
- Ridoirs M6 - 3 exemplaires
- Bouchons tournants pour les chambres de flottaison - 2 exemplaires
- Taquets 110 mm - 4 exemplaires
- Taquets d'amarrage 70 mm - 2 exemplaires
- Manilles - 2 exemplaires
- Bloqueur de drisse simple 6 mm - 1 exemplaires
- Bloqueur de drisse simple 10 mm - 1 exemplaire
- Bloqueur de drisse double 10 mm - 3 exemplaires
- Bloqueur de drisse double à levier 10 mm - 1 exemplaire
- Mousquetons - 10 exemplaires
Et voilà.. Finie la Vodka Polonaise.. on va essayer de repartir plus à l'Est pour de nouvelles aventures..
En attendant, bonne lecture et bonnes constructions.. ces petits bateaux en valent la peine..
Cordialement.
Tanyu.