NATALIE 700, La fiancée du froid

Le globe-trotter de Bateaubois, toujours sous perfusion de Vodka, est retourné rendre vivite à ses ami Yakoutes, ceux-là même qui nous avaient apporté le Carassin (voir Article), et est immédiatement tombé sous le charme de Natalie, un croiseur de 7 mètres à l’élégance féline, doté d’un jeu de plans très complet, et de belles simulations informatiques.
Natalie offre un programme très contemporain, avec une belle habitabilité, puisqu'il peut embarquer confortablement quatre adultes, avec un lit breton dans la proue et un autre lit à deux places dans la cabine arrière située sous le cockpit. Deux enfats dormiront aisément sur les banquettes du carré. On notera la présence d'un vrai cabinet de toilette à tribord.
La coque effilée de ce dériveur lesté propose un programme de navigation vaste, avec un tirant d'eau minimal de 68 cm, il se faufilera sans problème sur les hauts fonds de la côte bretonne et pourra se béquiller à marée basse sans que les béquilles à emporter ne grèvent trop l'espace vital par leur volume.
Notre globe-trotter a dès son retour contacté Tomasz, notre traducteur en chef pour les langues Slaves, lequel nous livre son analyse du plan :
Avant propos
Bien que la documentation de NATALIE 700 soit élaborée trés soigneusement, aucun descriptif proprement dit n’était accesible pour préparer ce texte.
Afin de présenter, au moins les grandes lignes ou l’idée directrice de ce projet, je vais parcourir briévement les principales planches du dossier.
Les plans sont bien détaillés et visiblement prévus pour la construction amateur.
Comme il serait difficile de raconter leurs contenu, je vais en tirer plûtot des conclusions sommaires, tant dans le domaine de l’architecture que dans celui de la téchnologie.
NATALIE 700 est née à Yacoutsk, ville fondée au XVII siécle, en plein coeur de la Siberie, au bord du fleuve Lena.
Mais quel fleuve: le 10éme du monde, long de 4400 km, d’une largeur proche de quatres kilométres aux abords de la ville.
Vu le climat, il n’existe là-bas aucun pont. Le chemin de fer le plus proche est à 250 km de la ville. Le niveau des eaux, lui, varie selon la saison, de plus de 14 m.
Vous imaginez vous comment est la Lena, quand le vent siffle contre le courant... Voici un court résumé des eaux où Natalie naviguera.
Carène, lignes, matériaux
Les lignes de carène en forme présentent une approche moderne, pour ne pas dire sportive, avec une étrave et un tableau verticaux
Le bau maxi est génereux, placé fortement en l’arrière, et permettra un transport routier convenable, quoiqu’à la limte de la règlementation.
La partie avant des lignes est assez effilée, ce qui promet une relative rapidité du bateau.
Le centre de déplacement se situe, malgré l’accentuation de l’élargissement de partie arriére de la caréne, aux alentours de la mi longueur de flottaison.
Les sections démontrent la recherche d’un rendement hydrodynamique de carène bien adapté à la technologie de construction en contreplaqué.
Au premier coup d’oeil on a même l’impression de voir une caréne entiérement en forme, mais en fait elle est composée des deux parties: la basse, celle des bouchains, bien arrondie, et la haute, entièrement développable, ce qui explique l’emploi de CPM pour le bordé.
Pour des raisons d’habitabilité, l’architecte a adopté une forme de sections en ‘U’, adaptée au CPM et offrant un peu plus d’espace aux aménagements avant.
La construction de la coque consiste en l’utilisation de nombreuses lisses, supportées par les cloisons transversales, elles-même rigidifiées par des cloisons longitudinales, permettant de coller convenablement les bordés et le pont et travaillant comme une structure autoporteuse solidaire.

Lest, dérive et gouvernail
Le bateau est conçu comme un dériveur-quillard, la dérive une fois repliée rentrant dans le puits au millieu du lest.
L’aileron élliptique du gouvernail à la barre franche, suspendu au tableau, est lui aussi pliant, ce qui permet de naviguer dans des eaux peu profondes.

Aménagement et pont
Le bateau est prévu pour quatre personnes. Deux couchettes en V se situent à l’avant, deux autres dans la cabine arriére, rentrant partiellement au dessous du cockpit.
Le carré contient deux banquettes, le bloc cuisine à bábord et le cabinet de toilette situé à tribord. On a accès à la penderie à partir de celui-ci.
Sur ce bord se trouve aussi un coffre de rangement, accessible par le côté du cockpit.
Le pont bien dégagé se transforme en superstructure, dont les hiloires entourent le cockpit spacieux.
Le tracé des hublots, bien étudié, suit la ligne du rouf et rend le tout bien agréable à l’oeil.

Gréement et voilure
Le gréement du bateau est du type fractionné (env. 7/8). C’est un sloop Marconi.
Le mât présente deux étages de barres de fléche. Les haubans et les galhaubans se fixent sur des cadénes uniques.
Il faut noter l’absence d’un bas étai.
Le foc peut être bômé. La grand’voile, dotée d’une chute assez prononcée, comporte trois rangées de ris.

Caractéristiques techniques Longueur Totale | 7,00 m |
Longueur à la flottaison | 7,00 m |
Largeur maximum | 2,48 m |
Largeur à la flottaison | 2,02 m |
Tirant d'eau dérive haute | 0,68 m |
Tirant d'eau dérive basse | 1,83 m |
Déplacement en charge | 1800 Kg |
Surface à la flottaison | 9,48 m2 |
Surface mouillée | 10,60 m2 |
Coefficient Prismatique | 0.54 |
Lest | 350 kg |
Surface de voilure | |
| - Grand'voile | 16,40 m2 |
| - Foc | 10 m2 |
| - Génois | 15 m2 |
Les plans sont disponibles dans la section téléchargement, mais vous pouvez d'ores et déjà les visualiser ici :
Élaboration et traduction du russe:
Tomasz Piasecki
Varsovie, Le 2 Octobre 2008
Adaptation et mise en page :
Philippe Peltier(c) Bateaubois 2008